Chapitre II
Dimanche 27 Janvier 2008, 00h56
Bordel.
Je n'ai pas reçu de mail. Ni même de texto, ou même une lettre, ou un quelconque signe de vie. Je ne sais vraiment plus quoi penser, moi qui pensais déjà être perdu avant, maintenant c'est encore pire. En même temps, c'était trop beau pour être vrai : je rentre chez moi et je vois un joli mail tout neuf qui m'attend...Genre de trucs qui arrivent dans les films quoi. Ben là non, silence radio absolu...
Marrant n'empêche comme ce truc qui au départ n'avait d'autre occupation que de m'occuper me sert d'espèce de journal intime maintenant. Enfin j'en suis qu'au chapitre II mais je sens que tant que ça ira pas un peu mieux dans ma vie, ça restera important. A moins que ça ne fasse partie des trucs qu'on lâche au bout d'un moment parcequ'en fait on se dit que c'est nul. J'en sais trop rien, on verra bien...Enfin, toujours est-il que sur le chemin du retour, je pensais même à des choses à mettre dans ce texte, c'est quand même étonnant. D'ailleurs jécoutais une chanson qui s'est révélée d'une nouvelle façon à mes yeux (enfin plutôt à mes oreilles mais passons). « A modern myth ». Comme si deux êtres avaient rebâti une sorte de légende qui dans ma tête se trouvait être bien sûr l'amour parfait. Et donc ces deux personnes, allant contre la « jetabilisation » des relations amoureuses, se seraient véritablement aimées. Après, j'ai pas lu les véritables paroles alors si ça se trouve c'est pas du tout ça mais je trouve ça joli comme idée. Par contre, la chason se termine par une série de goodbye assez déchirants, comme si les légendes devaient rester telles quelles, et ,e jamais prendre vie, ce qui est plutôt triste. Bref, je pense que je vais aller voir les vraies paroles sous peu pour savoir ce qu'il en est. Sinon, je parle de jetabilisation dans le sens où les relations amoureuses, ou plutôt sentimentales comme on aime à les appeler, deviennent comme les mouchoirs ou les rasoirs : jetables. T'en as marre, c'est usé ? Change donc ! Ca me débecte. L'exemple que j'en ai eu ce soir me l'a encore une fois prouvé : l'homme descent bien du singe, aucun doute là dessus. Mais en même temps, j'en sais rien. Pourquoi je suis aigri comme ça ? Pourquoi j'écris ce texte tout seul dans ma chambre, à la limite de je ne sais trop quoi d'ailleurs ? Pourquoi est ce que je ne profite pas de la vie comme tant de gens autour de moi, pourquoi je reste à me morfondre ? Pourquoi je sors pas au soleil faire des trucs de jeunes tout ça ? Mais j'en sais rien putain. Ces questions me fatiguent l'esprit, j'ai l'impression d'être anormal et en même temps supérieur. Alors pour ce qui est de l'anormalité, c'est quasi-certain mais la supériorité...Je sais pas vraiment si c'est être supérieur, être moins débile, ou être plus aigri. Mais c'est nul bordel d'être aigri à mon âge ! Alors après vient la question : mais pourquoi suis-je aigri ? Et là pour une fois j'ai la réponse : j'ai cru dur comme fer à une histoire, je voulais convaincre le monde entier que c'était possible, qu'on pouvait y arriver et ma moitié ou je sais pas trop comment on peut nommer ça, m'a lâché. Laissé tomber. Enterré. Je pourrais continuer la liste mais je crois que ça n'a pas beaucoup d'interêt. Donc voilà depuis, je suis blasé. C'est quand même super nul et en plus ça fait fuir les filles. Mais de toutes façons, je ne pense pas avoir réellement envie de ça. Enfin à part physiquement bien sûr (ridicule comme je retiens mes mots, encore ce stupide espoir) mais bon, où on est supérieur ou on ne l'est pas, et quiconque se dit supérieur devrait être en mesure de dompter ses bas instincts, tout ça... Mais alors là, est ce qu'on ne passe pas à côté de quelque chose ? Ou au contraire, est ce qu'on évite quelque chose qui de toutes façons n'apporte que des choses futiles ? J'en sais rien, encore une fois. Y'a peu de choses que je sais en fait. Je me rends compte de mon problème quand même : j'ai connu quelque chose de si fort, de si...fulgurant et poignant que maintenant tout le reste ne me semble qu'un tas d'immondices répugnant sur lequel grouillent des macaques en voie de reproduction. Sous cette tirade un brin misanthrope se cache mon réel sentiment sur les relations, amoureuses, sociales, sur le monde en général... Si ça c'est pas être aigri, n'empêche. Enfin voilà, je n'ai aucune envie de changer mon caractère, mon comportement et c'est là mon problème majeur en termes de sociabilité. Je n'ai aucun désir de m'adapter, d'être conciliant, tout ce que l'on fait normalement dans une relation. Heuresement, j'ai trouvé un ami qui partage mon point de vue. Clair que ça fait du bien de partager un peu ça avec quelqu'un parce que si je ne discutais de ce genre de choses qu'avec mon ordinateur, je crois que je serais déjà devenu dingue.
Donc voilà, pour l'instant le célibat me va bien ou plutôt, je me fais au célibat. Je suis toujours d'avis que c'est nul mais dans la vie, on fait pas toujours ce qu'on veut. Et là du coup, ben j'ai plus d'inspiration. Alors là, deux choix s'offrent à moi : soit je me force à écrire des trucs, ce qui ne veut pas forcément dire de bons trucs, sois je met le point final et je vais jouer. Pouah, je sais pas. J'aurais tant aimé lire quelque chose d'elle...je me suis demandé si elle faisait exprès de ne pas répondre comme je l'ai moi même fait à un moment mais une sordide petite voix dans ma tête me chuchote qu'en fait elle a complétement oublié et qu'elle en a rien à foutre. Si seulement ça pouvait être faux. Bordel, ce serait tellement plus simple les relations humaines si on supprimait l'hypocrisie de tous nos échanges. Tellement de choses, de gens se perdent à cause de ça. En même temps, je suis en train de me dire que ça rendrait lesdites relations presque « trop » simples. Bah oui parce que y'aurait pas vraiment de surprise, de petit jeu de devinettes tout ça...Alors, on peut dire qu'il faudrait seulement supprimer l'hypocrisie malsaine. J'entends par là celle qui nous fait garder des choses pour nous de peut de la réaction que l'autre pourrait avoir. Ca me fait penser à la citation d'un geek que j'avais vue qui disait que la vie c'était nul parcequ'on pouvait pas sauvegarder avant d'aller parler à une fille. J'ai trouvé ça énorme, sûrement parce que je l'avais pensé aussi avant. Enfin c'est sûr que ça enlèverait pas mal de problèmes aux gens qui ne possèdent pas un débit de paroles digne d'une gatling flambant neuve, ce qui pourrait bien être mon cas.
Je pensais que ce texte se plaindrait moins que le premier mais en fait, on part un peu là dedans quand même. Bref, ma « stratégie » actuelle, c'est attendre demain soir enfin ce soir quoi, et si je ne vois toujours pas de signes vitaux et ben...je prends mon courage à deux mains, je piétine ma fierté des deux pieds, et je l'appelle. Payes ta stratégie quoi.
Bordel, si seulement j'étais pas si accro...Je sais vraiment pas pourquoi je suis comme ça. Ca doit sûrement exister d'autres filles aussi bien ! En plus je suis abruti parce que je ne crois même pas à l'amour parfait entre deux êtres. Je pense plutôt qu'il y plusieurs personnes compatibles (le nombre dépent de la personne à caser et de son caractère) avec lesquelles ça pourrait coller. Après, faut déjà les trouver et ensuite, ben ça colle plus ou moins bien, plus ou moins bien longtemps selon les points communs et ceux qui divergent. Donc voilà, ma théorie en vaut une autre, je sais pas trop, j'ai pas non plus trente-deux ans d'expérience mais ça me semble plausible comme histoire. Par contre, il se peut très qu'on fasse sa vie avec une seule des personnes compatibles sans que ça coince jamais comme il se peut aussi qu'il faille en changer régulièrement. En tout cas, ce qui est sûr, c'est que ces personnes-moitiées (joli terme s'il en est) diffèrent radicalement de la masses des autres conquêtes.
Bref, cette fille là, je ne me vois pas vivre sans elle. Enfin si, je me vois là, chaque jour mais c'est pas très beau. Je me trouve triste quand même à ressasser encore ça alors qu'en ce moment même si ça se trouve......Non, je peux pas l'imaginer, et puis, je me suis tellement convaincu que c'était pas son style, qu'elle était différente. Beau merdier que tout ça. Ce qui nous ramène à ce mail fantôme, que je ne recevrai probablement jamais, mais en tout les cas, j'espère en savir un peu plus demain soir, enfin ce soir quoi, je me comprend.
D'ici là, peut être qu'un point final s'impose, je souhaiterais bien une bonne nuit mais je vois pas à qui. Si je commence à me souhaiter de beaux rêves, je sens que bientôt je m'enverrai des cartes postales donc c'est pas une très bonne idée. Je finirais donc en disant : à bientôt petit texte !